Le point de vue des différentes religions et de leurs pratiquants sur la sexualité est variable. Quand certains y voient un mal absolu ou une tentation du démon, d’autres voient en le sexe la plus haute expression divine. D’autres encore trient entre le sexe reproductif, obligatoire à la pérénité d’un peuple, et le plaisir sexuel qui en découle. Dans cet article nous allons mettre en lumière les différentes approches religieuses de la sexualité, entre interdits et obligations.
Avant-propos.
La moralité sexuelle a beaucoup varié au fur et à mesure du temps et des cultures présentes dans l’histoire. Les normes sexuelles d’une société peuvent être liées à des croyances religieuses et/ou des conditions sociales et environnementales. La sexualité et la reproduction sont des éléments fondamentaux de l’interaction humaine.
De cela découle un besoin de redéfinir le sexe pour les religions. Les croyances ont des codes de moralité sexuelle différentes, qui réglementent les activités sexuelles ou attribuent des valeurs normatives à certaines actions ou idées à caractère sexuelle. La majorité des religions ont développé un code moral couvrant les questions de la sexualité, de moralité et d’éthique. En découle ainsi une réglementation des situations suscitant l’intérêt sexuel et donc une forte influence sur la liberté sexuelle des croyants.
Dans cet article, qui est la seconde partie de notre dossier sur la religion et sexualité, nous allons aborder les religions moins développées en Europe mais qui ont tour de meme un impact important au niveau mondial.
Le Boudhisme
La formulation la plus courante de l’éthique bouddhiste sont les cinq préceptes et le Noble Sentier Octuple, qui disent qu’il ne faut ni être attaché ni rechercher le plaisir sensuel. Ces préceptes prennent la forme d’engagements volontaires et personnels, et non d’un mandat ou d’une instruction divine.
Parmi les cinq préceptes, le troisième vœu est de s’abstenir d’avoir des relations sexuelles avec le conjoint d’un autre, une personne mineure (à savoir, ceux protégés par leurs parents ou tuteurs) et ceux qui ont fait vœu de célibat religieux. Dans le bouddhisme chinois, le troisième vœu est interprété comme s’abstenant d’avoir des relations sexuelles hors mariage.
Les moines et nonnes bouddhistes de la plupart des traditions sont censés s’abstenir de toute activité sexuelle et le Bouddha aurait exhorté ses disciples à éviter l’impudicité « comme s’il s’agissait d’une fosse de cendres brûlantes ». Les moines ne doivent donc avoir aucune conduite sexuelle.
Hindouisme
Religieusement, les hindous commencent leur vie au Brahmacharya, ou stade « étudiant », dans lequel ils sont dirigés à s’avancer chastement, pédagogiquement et spirituellement pour se préparer à la vie et favoriser leur dharma (la société, du travail, des parents, etc. devoirs) et le karma ( actions terrestres droite). Une fois qu’ils atteignent le stade Grihastya ou de « chef de famille », ils peuvent chercher Kama (plaisir physique) et Artha (réalisation de ce monde, la prospérité matérielle), respectivement par le mariage et leurs vocations.
Selon le Dharmashastra ou les textes juridiques religieux de l’hindouisme, le mariage dans l’hindouisme est une institution pour la reproduction et est donc naturellement limitée aux couples hétérosexuels. De plus, le sexe en dehors du mariage est interdit. La liste Manusmriti énonce huit types de mariage dont quatre sont consensuels et encouragés et quatre ne sont pas consensuelles et découragé. Cependant, les pratiques populaires ne reflètent pas nécessairement les enseignements religieux.
Le Kama Sutra (Discours sur Kâma) par Vatsayana est largement considéré comme juste un manuel pour les pratiques sexuelles. Il offre en réalité un aperçu des mœurs sexuelles, de l’éthique et des règles sociales qui prévalaient dans l’Inde ancienne.
Le Neopaganisme
Les religions Neopagan ont pour theme central la fertilité, et encouragent une vie sexuelle saine entre adultes consentant, sans se soucier du genre.
La Wicca, comme les autres religions, a des adeptes avec un large éventail de points de vue allant du conservateur au libéral. C’est une religion largement non dogmatique, qui n’a aucune interdiction des rapports sexuels en dehors du mariage ou des relations entre membres du même sexe. L’éthique de la religion est largement résumée par le Wiccan Rede. Il est interprété par beaucoup comme permettant et approuvant des relations sexuelles responsables de toutes sortes. Plus précisément dans la tradition wiccane de la sorcellerie moderne, un des éléments largement acceptés de la liturgie artisanale est la charge de la déesse. Elle indique que « tous les actes d’amour et de plaisir sont des rituels de la déesse », donnant validité à toutes les formes d’activité sexuelle pour les pratiquants wiccans.
Dans les formes Gardneriens et Alexandrins de Wicca, le « Grand Rite » est un rituel sexuel tout comme les Hiérogamie. Il est réalisé par un prêtre et une prêtresse qui croient incarner le Dieu Wiccan et de la Déesse. Le Grand Rite est presque toujours réalisée au sens figuré en utilisant le athame et le calice comme des symboles du pénis et du vagin. Le rituel est toujours effectué par des adultes consentants, par un couple qui sont déjà amoureux et en privé. Le Grand Rite ne se voit pas comme une opportunité pour le sexe occasionnel.
