Internet est rempli de créateurs qui vendent tout type de contenus : cours, astuces, produits “miracles”, mais aussi des interactions et des morceaux d’intimité. On pense souvent à OnlyFans, mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. En réalité, il existe une multitude de plateformes spécialisées, chacune avec sa niche. Parmi elles, le marché des contenus fétichistes explose, attirant chaque jour de nouveaux créateurs. Problème : beaucoup débutent avec la même erreur : ils se bradent, par peur de ne pas vendre. Fixer un prix n’est pas une question de hasard, c’est une stratégie. Elle dépend de ton positionnement, de ton style, de l’image que tu renvoies et du niveau d’exclusivité que tu proposes. Ce guide va t’aider à fixer des prix qui respectent ta valeur, à attirer des clients sérieux et à gagner plus… sans produire plus.
L’importance du prix, pourquoi la plupart se trompent dès le départ ?
La majorité des créateurs qui se lancent dans la vente de contenu fétiche commettent presque tous les mêmes erreurs au début, et c’est peut-être votre cas. Généralement par peur de faire fuir les potentiels acheteurs, par peur de passer inaperçu, ou encore pour concurrencer de manière directe les autres créateurs. On a tendance à vouloir commencer à vendre dès le départ, pour se convaincre de continuer, on se dit alors des phrases du genre : « Je vais mettre un prix bas, je vais vendre plus… puis j’augmenterai après. » Sauf que ça ne fonctionne presque jamais comme ça.
Pourquoi c’est une erreur ?
Premièrement, en mettant un prix faible, tu attires une clientèle bas de gamme. Cette clientèle ne respectera pas le contenu, ni la personne qui le propose, et surtout elle ne sera jamais prête à payer le prix si celui-ci venait à augmenter. Ensuite, on a parfois l’idée de plaire à tout le monde, grosse erreur. Le marché fétiche n’est pas un marché de masse, c’est un marché de niche et d’intensité. Il vaut mieux 5 clients premium qui paient 80 € chacun que 40 petits clients à 10 € qui prennent ton énergie et ton temps.
Le manque de confiance en soi.
Vous allez donc me dire : « Personne ne me connaît, qui paierait vraiment ce prix pour ça ? » Cette question, ou ce doute, vient surtout du fait que vous ne vous mettez pas à la place de votre client. Vous n’êtes pas la cible du contenu, donc vous avez l’impression qu’il n’a rien de spécial. Cependant, ce sont vos clients qui définissent la valeur de ce qu’ils voient en fantasmant dessus. Votre proposition peut être un véritable graal pour la bonne personne ayant ce fétiche.
L’imaginaire autour de ton offre.
Il faut se mettre en tête qu’un prix n’est pas juste un chiffre, c’est un signal psychologique. Lorsqu’un client voit un prix plus bas que la moyenne, il imagine une plus faible valeur. Ce qu’on se dira, c’est que le contenu en question ne vaut pas plus que ce modeste prix, et donc qu’il n’a rien d’extraordinaire. Et comme vous le savez, internet regorge de milliards de contenus gratuits, donc si le vôtre n’a pas l’air exceptionnel, à quoi bon l’acheter ? En gros, un tarif bas rend la chose moins désirable, alors pensez plutôt aux marques de luxe qui fascinent les gens avec des prix parfois incohérents.
Plus de contenu ≠ plus de ventes.
Lors de la création de sa boutique, on veut tout de suite la remplir d’offres et de contenus en tout genre. Certains vont alors inonder les plateformes en espérant gagner plus d’argent sur le volume. Mais dans le monde du fétichisme, la rareté fait la valeur, et une quantité élevée d’offres ne fera que dévaluer votre produit. Dites-vous simplement qu’un seul contenu bien positionné, bien mis en scène et vendu comme une pièce rare peut rapporter plus que dix contenus postés sans stratégie.
Comprendre la valeur de son contenu.
Donc maintenant que vous savez que brader n’est pas une bonne idée, il faut comprendre ce que vous vendez vraiment. On pense souvent à tort que ce que l’on propose, c’est une vidéo, une photo, un audio ou un PDF, alors qu’en vérité, vous vendez une expérience. Et c’est là que se trouve toute la valeur : vous offrez un ressenti unique que le client ne trouvera nulle part ailleurs. Dans le monde du fétichisme, les demandes sont spécifiques, émotionnelles, et les offres sont rares, et c’est précisément ce qui fait grimper la valeur. Plus le contenu est lié à un fantasme précis et bien assumé, plus il vaut cher, car il touche directement une zone de désir que peu savent activer.
Identifier son style et sa rareté.
Pour briller dans ce monde du désir inavoué, il faut d’abord connaître ses forces et sa rareté. Premièrement, votre personnage : jouez-vous un rôle comme les dominatrices par exemple ? Avez-vous une attitude ouverte et sympathique ? Êtes-vous un personnage froid et mystérieux ? Trouvez ensuite l’univers qui colle au personnage : plus ce sera clair et cohérent, plus vous attirerez de curieux. Par univers, nous entendons votre façon d’écrire, de parler, vos gestes et manies, et surtout votre style visuel. Plus votre identité sera marquée et visible, plus vous deviendrez unique et irremplaçable, donc votre valeur augmentera.
L’exclusivité : le vrai multiplicateur de prix.
Pour illustrer ce principe, prenons une image simple : un buffet à volonté. Vous arrivez dans ce restaurant le ventre vide, et vous vous dites qu’enfin vous allez pouvoir vous empiffrer. La première assiette est un pur plaisir, vous goûtez à tout, chaque bouchée a de la valeur. À la deuxième, vous commencez déjà à sélectionner avec plus d’attention, votre enthousiasme se stabilise. À la troisième, vous mangez presque par habitude… jusqu’à ressentir une forme d’écœurement. Et à ce moment-là, plus rien ne vous fait envie, même les meilleurs plats. C’est exactement ce qui se passe lorsqu’un créateur publie tout, tout le temps, et à des bas prix. Quand tout est disponible, le cerveau du client ne ressent plus d’excitation, car le désir naît de la rareté, pas de l’abondance.
Comment rendre tes contenus plus exclusifs (et donc plus chers).
La règle d’or sera de toujours laisser une zone de fantasme. Si tu publies tout gratuitement ou un aperçu trop révélateur, l’acheteur n’a plus de mystère à explorer. Ce qu’il faut plutôt faire, c’est montrer des extraits flous, partiels, ou couper au bon moment. Typiquement, si c’est une vidéo, dans le teaser il faudra couper au moment où la tension est à son maximum. Vous pouvez ensuite multiplier l’urgence en utilisant des expressions stratégiques, par exemple :
- « Série limitée : 10 accès maximum »
- « Une fois vendu, je ne le renvoie plus jamais »
- « Disponible jusqu’à dimanche, après c’est supprimé »
Filtrer sa clientèle.
Un autre moyen est de directement filtrer la clientèle. Si un client vous demande une ristourne, répondez-lui directement : « Je travaille uniquement avec ceux qui savent apprécier l’exclusivité. Si tu cherches le moins cher, je ne suis pas pour toi. » Vous qualifiez ainsi vos vraies cibles et vous ne perdez pas de temps avec les clients bas de gamme. Votre statut change aussi vis-à-vis du client : vous devenez une personne rare qu’ils doivent mériter.
Qualifier selon des niveaux d’interet.
L’une des stratégies les plus puissantes pour élever votre valeur sans forcer est de classer vos contenus et votre attention selon des niveaux d’engagement. Plus le client sera investi, plus il accédera à des choses rares et de valeur. C’est ce qu’on appelle la hiérarchie du désir. C’est un super moyen de filtrer, de gérer votre temps et votre énergie en fonction du client, et cela crée aussi une montée en gamme plus naturelle. Mais comment mettre cela en place ? Voici un petit exemple :
Niveau 1 – Contenu standard
Ici, tu proposes des contenus accessibles, sans personnalisation ni exclusivité. Ce niveau sert surtout à créer la curiosité et à séparer les curieux des acheteurs réels. On y trouve des vidéos non personnalisées, des aperçus de ton univers ou des packs de vieux contenus prêts à l’achat. Un bon moyen de tester l’intérêt de ton client.
Niveau 2 – Accès privé
Le client a déjà acheté ou montré un réel intérêt. Tu peux lui offrir un accès restreint à un espace ou à des contenus non disponibles publiquement. Par exemple des séries limitées, des photos plus révélatrices (pas trop non plus), ou un accès temporaire (galerie privée, échange personnalisé pendant une durée déterminée…). L’objectif de ce palier est de donner au client l’impression d’être un initié, un privilégié dans votre monde.
Niveau 3 – Contenu fétiche + personnalisation
C’est le niveau où ton contenu devient sur mesure. Tu adaptes ton style, ton ton ou ton scénario selon le fétiche ou le désir précis du client. Ce niveau justifie des prix plus élevés, car tu offres ton temps, ton imagination et ton énergie. Tu proposes donc des créations uniques non revendues à d’autres, des contenus incluant le prénom, des scénarios spécifiques selon le choix du client. Le client participe à la création de son fantasme, et cela renforce sa valeur émotionnelle.
Niveau 4 – VIP : tu choisis, je crée uniquement pour toi
Le sommet de ton offre. Ici, on ne parle plus de contenu, mais d’expérience exclusive. Le client devient ta priorité absolue pendant un temps donné. Il choisit le thème, le ton, les détails… et tu crées pour lui, et lui seul. Au programme : création totalement personnalisée, traitement prioritaire et communication directe, contenu à usage unique, ajout de touches exclusives. Le client doit ressentir qu’il bénéficie d’un traitement de luxe. Ce moment est unique, vous lui offrez une partie de vous-même et de votre intimité.
Créer des gammes de prix attractives, en 4 étapes.
Jusqu’ici, nous avons posé les bases essentielles pour comprendre la psychologie de l’acheteur et la valeur réelle de ton univers. C’était nécessaire, car un prix ne se choisit pas au hasard : il se construit sur une posture, une intention et une perception de valeur. Mais maintenant, il est temps de passer à l’action. Comment choisir ton prix, de façon stratégique, sans te brader ni te sentir obligé de te justifier ?
1. À qui vous adressez-vous ?
Une question assez importante pour définir un prix, c’est de connaître le type de client. Faisons une courte liste de certains profils typiques :
- Le curieux : il veut tester, il dépense petit mais souvent
- Le passionné : il cherche plus d’intensité, prêt à payer plus
- L’obsédé : il veut du spécifique, il paiera plus cher pour du personnalisé
- Le fan : il veut un lien, pas juste un contenu. Il finance.
Évidemment, c’est une liste simplifiée pour que vous puissiez comprendre, mais il existe des centaines de types de clients, chacun est différent. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’à chaque niveau, il y a un prix cohérent avec l’envie de votre prospect.
2. Donnez-vous une limite claire.
Il est possible que, par moments, vous doutiez de la valeur de votre contenu. Dans ces phases, la tentation de baisser vos prix « juste pour vendre » peut devenir très forte. C’est précisément là que beaucoup se bradent sans même s’en rendre compte. En fixant à l’avance une limite ferme, un prix plancher non négociable, vous vous protégez de ce piège. Considérez cette limite comme une barrière psychologique : en dessous, vous ne proposez rien. Pourquoi ? Parce que les clients qui cherchent à négocier sont souvent ceux qui épuisent le plus votre énergie, demandent des justifications, posent mille questions… et au final, ils achètent le moins. Vous ne devez pas courir après les acheteurs… ce sont les bons acheteurs qui viennent à vous.
3. Créer une gamme de prix, la règle des 3 paliers.
Maintenant que votre limite minimum est définie, vous pouvez structurer vos offres de manière stratégique. L’objectif sera de diriger le client vers ce que vous souhaitez lui vendre. Pour illustrer cela, voici un exemple classique : la règle des 3 paliers. Vous retrouvez d’ailleurs cette règle dans de nombreuses autres industries.
- Offre d’entrée : Destinée aux curieux, format simple, aucune personnalisation, prix léger.
- Offre cœur : Votre vraie valeur commence ici, plus de contenu, plus de rareté, prix logique, positionné comme le meilleur choix naturel. (Elle doit paraitre la plus rentable)
- Offre Premium : Personnalisation, interaction, traitement prioritaire, prix élevé, assumé, présenté comme un privilège réservé à quelques-uns.
4. Contextualiser vos prix.
Lorsque votre prix est sans contexte, dans l’esprit du client, il devient juste un chiffre à comparer. Au contraire, un prix accompagné d’un cadre, d’un descriptif et d’une posture devient une déclaration de valeur. Vous ne vendez pas seulement un fichier, vous vendez une part de votre intimité. Une personne ne sourcillera pas à dépenser 100 € si elle sent qu’elle a été choisie, alors qu’elle refusera de payer 10 € pour un contenu préformaté.
Pour mieux comprendre, voici un exemple concret : « Toutes mes vidéos sont à 15 € chacune. » De cette manière, à moins d’avoir une renommée, vous n’irez pas bien loin. Aucun contexte, texte neutre et sans émotion, donc peu de conversions.
Cette fois-ci, donnons un peu d’intention : « 30 €, c’est mon tarif standard pour ceux qui veulent un accès direct à ce contenu privé. Je ne le propose pas publiquement, si vous n’avez pas le compte, passez votre chemin. » Cette fois-ci, on comprend directement que ce n’est pas un produit à vendre, mais plutôt une condition d’accès.
FAQ
1. Dois-je afficher mes prix ou les donner uniquement en privé ?
Afficher une fourchette ou un « à partir de… » en public filtre déjà les curieux. Garder les vrais tarifs en privé permet d’ajouter un effet de sélection. Les deux stratégies sont valables selon ton positionnement.
2. Que répondre à quelqu’un qui dit « C’est trop cher » ?
Ne te justifie pas. Une réponse simple et ferme suffit :
« Mon contenu s’adresse à ceux qui recherchent quelque chose de vraiment exclusif. »
3. Faut-il faire des réductions pour vendre plus ?
Non. Les réductions régulières banalisent ton contenu. Si tu veux récompenser, fais-le de manière exceptionnelle et contrôlée, pas comme un argument de vente.
4. Si personne n’achète, dois-je baisser mes prix ?
Pas immédiatement. Le problème vient souvent de la façon de présenter l’offre, pas du prix en lui-même. Renforce d’abord ton univers et ton langage.